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Twitch : Dans la tourmente, mais avec mauvaise foi

De l’ombre à la lumière en même pas dix ans

Il est difficile de passer à côté de la plateforme de diffusion de jeu vidéo qu’est Twitch lorsque l’on est joueur. En effet, il est aujourd’hui très simple de trouver un stream sur un jeu qui nous intéresse ou bien un streameur que l’on trouve sympa. Pourtant, Twitch est une plateforme qui ne date pas d’hier, car si la pandémie causée par le Covid-19 à donné un coup de boost aux stats de la plateforme possédée par Amazon, les origines de celle-ci remontent à Juin 2011. Il s’agissait à la base d’un « spin-off » à Justin.tv pour le contenu centrée sur le jeu vidéo.

Nous sommes aujourd’hui en 2020, Justin.tv n’est plus et Twitch propose aussi bien du contenu sur le jeu vidéo que du contenu artistique, de l’ASMR et autre stream IRL (ce qui a fait le succès de Justin.tv) à une époque, la boucle est bouclée. Le succès de la plateforme a été si fulgurant, que la plateforme de streaming fut rachetée par le géant de la distribution et du cloud, Amazon en 2014 pour 970 millions de dollars.

Ce succès est en partie dû aux joueurs qui proposent de transmettre leur partie de jeu vidéo (et maintenant tout un tas d’autres activités) aux viewers. Des streamers ont acquis de la notoriété et ont commencé à vivre de cette activité grâce aux dons des viewers ainsi que de la possibilité de s’abonner à la chaîne d’un streamer. Aujourd’hui, les streamers ont d’autres moyens de gagner leur vie grâce aux fameuses « opé spé » qui consistent de jouer, faire la promotion d’un jeu contre une somme d’argent sans compter les divers partenariat… Pour faire simple, les streamers pour les plus populaires sont de vraie stars qui gèrent leur image comme un véritable business.

Streameur : un nouveau « métier » qui n’a pas de mode d’emploi

Aujourd’hui, streamer sa partie de jeu vidéo est un « métier ». Ce qui pose certaines problématiques, non pas que la pratique de streamer n’est pas respectable. Il s’agit surtout de cette transition où un streamer streame sa partie pour le fun, le plaisir… et le moment où cela devient son métier. Le rapport n’est plus le même. La professionnalisation d’une pratique récente qui n’est encadrée par rien, ni personne ou presque, peut évidemment partir dans tous les sens. Ce vide « artistique » n’est pas vraiment combler par Twitch qui ne fait qu’imposer un cadre avec des règles qu’il ne prend pas forcément la peine d’appliquer ou qui sont en générales en sa faveur.

C’est un peu une zone de « No Man’s Land » que Twitch à exploitée. En effet, bien que de plus en plus populaire chez les joueurs, Twitch est resté longtemps anonyme pour le grand public. On a vu ces dernières années des personnalités politiques (Jean Luc Mélenchon, Bernie Sanders), des sportifs professionnelles (Rudy Gobert, Charles Leclerc, Gaël Monfils…) ouvrir des chaînes Twitch, et ce phénomène s’est largement accéléré durant les phases de confinement qui ont suivie la propagation du Covid-19.

Le problème, c’est qu’avec tout projet qui évolue vite, il y a des failles qui s’ouvrent. Certaines fois, ça n’engendre pas de conséquence grave. Cependant, quand un certains laxisme sur le contenu admissible durant des streams et quand la modération à la tête (ou la poitrine) du client est appliqué, cela conduit à la situation actuelle où des streamers trouvent injuste d’être bannie pour des propos qu’ils tiennent depuis plusieurs années. Quelque part, c’est l’actualité récente qui a poussé Twitch a renforcer sa politique de modération vis-à-vis des propos que l’on peut tenir ou pas sur Twitch. Cela aurait été une très bonne chose si Twitch avait agi de lui -même plusieurs années auparavant. Il ne faut pas oublier que ce sont les accusations de laxisme de la communauté depuis toujours et les récents déboires du CEO de Twitch qui ont poussés vers ce changement de politique. On sent bien que Twitch traîne encore la patte. C’est à se demander s’il mesure la gravité du problème.

Ce problème ne se résout pas qu’à la « grande liberté du comportement » que doivent avoir les streamers. Cela tient aussi dans l’accompagnement de ces derniers et là, autant dire que Twitch est totalement à la ramasse.

Twitch : Une plateforme responsable pour des streameurs responsables ?

Il en va de la responsabilité des streamers qui savent très bien que ce qu’ils font ou ce qu’ils disent peut porter atteinte à un public. L’excuse du « c’est une blague », ça ne fonctionne pas surtout quand des centaines ou milliers de personnes te regardent derrière leur écrans. Le streamer est devenu « une vitrine » qui peut être pris en exemple par des viewers parfois très jeune. Le devoir d’exemplarité est quelques choses d’essentiel pour promouvoir le stream. Et pourtant, cela ne viens pas l’esprit de tous. C’est encore pire quand les viewers se sentent libre de dire ce qu’ils veulent en toute impunité et bien trop souvent ce sont les femmes qui en prennent pour leur grade.

Sur ce point Twitch fait clairement défaut avec en point d’orgue: la modération. La plateforme prend un malin plaisir à ne pas sanctionner les streamers même lorsqu’il sont clairement en faute. Ajoutez à cela un climat où les streamers peuvent tenir des propos déplacés (pour être polie) sans que la modération ne face quoi que ce soit.

C’est dans ce climat que des streameurs ont pu tenir des propos portant à polémique depuis plusieurs années. Tout d’un coup Twitch se réveille et commence à jouer avec le « ban-hammer ». Mais de qui se moque t-on ? Bien évidemment, que tous propos et comportement déplacé doit être sanctionné. Mais cette campagne de ban qui a eu lieu ces dernières semaines ressemble plus à une opération de communication plus qu’à une véritable volonté de vouloir faire les choses pour le mieux.

Quand Twitch s’est lancé, il était compréhensible d’y trouver des failles dans la modération avec des outils pas encore vraiment optimisée pour. Cependant, pour une plateforme qui fait son beurre grâce aux milliers (millions ?) de joueurs qui streams. Ca serait trop de demander que d’avoir un minimum d’accompagnement et surtout d’une modération claire et précise.

Si les streamers sont responsables de leur propos (encore heureux), est-ce que Twitch ne l’est pas tout autant quand les dérapages non-sanctionnées sont aussi nombreux sur une plateforme qui devient grand public ? La réponse est toute trouvée pour moi. Vous trouverez mes propos dur ou non-justifiée. Je tiens à rappeler que Youtube tout puissant qu’il est et même s’il y a de grosses failles, il est difficile de mettre en cause leur politique de modération qui ne fait pas dans le détail, tout comme leur politique d’accompagnement des Youtubers.

Bien évidemment, le but n’est pas du tirer Twitch vers le bas. Le but est de mettre en avant ce qu’il ne va pas pour essayer d’apporter des solutions. Et même là je vais me montrer un peu cynique, mais ces problèmes de modération et d’accompagnement des streamers ne tient qu’à la volonté de Twitch de vouloir faire mieux et là, je vais être franc avec vous, je ne suis pas certains que ça soit la priorité de la maison.