Découvrez mon avis sur la version PC de Hellblade Senua’s Sacrifice
A une époque où les jeux AAA trustent les ventes à côtés des jeux indépendants, il est difficile de se placer lorsque l’on ne fait pas partie de ces catégories. Le studio Ninja Theory (Heavenly Sword, Enslaved Odyssey to the West) a pas mal galéré après Heavenly Sword. C’est probablement, la succession d’échecs et de résultats en demi-teinte qui a poussé le studio anglais à proposer autre chose à savoir: un jeu AAA indépendant. C’est donc comme ça qu’est né Hellblade Senua’s Sacrifice.
Si un jeu AAA est souvent porté par des thèmes grands publics, ce n’est pas le cas d’Hellblade qui est un véritable jeu « coup de poing », un jeu qui a la possibilité de changer la perception ou l’image que l’on a du jeu vidéo. En effet, l’image du jeu vidéo change petit à petit et avec Hellblade, on tient un jeu qui n’est absolument pas « fait pour les enfants ».
Hellblade se déroule dans un univers s’inspirant de la mythologie nordique, on y suit l’aventure de Senua, une jeune femme qui s’aventure dans un monde hostile à la recherche de son bien-aimé. Dès le début de l’aventure, le ton est donné, Senua devra à la fois faire face aux ennemis qui se dresseront devant elle, mais aussi face à ses propres démons intérieurs.
Histoire d’accentuer ce côté « seule au monde », la caméra est très proche de Senua qui est joué à la troisième personne. Hellblade est une aventure que l’on parcourra à 99% en ligne droite composée de puzzle et d’affrontements contre divers ennemis et boss. On y trouvera aussi quelques stèles qui raconte une histoire à côté de celle de Senua. Il fallait bien ça pour proposer une narration prenante, cela fonctionne particulièrement bien à cause de la dimension psychologique apporté avec le personnage de Senua. En effet, cette dernière est un personnage torturé, qui souffre de multiples maux intérieurs symbolisé par diverses voix qui vont tantôt, tenter de dissuadé Senua de continuer sa quête ou même de la faire culpabiliser. Tout cet aspect psychologique rend Senua intéressante à suivre. Il n’est pas toujours simple de comprendre ce à quoi fait face Senua, mais l’aventure n’en est que plus prenante. Il y a aussi un sentiment parfois confus après certains passages du jeu où certaines choses ne sont absolument pas faciles à comprendre ou voir. C’est pour moi le plus grand obstacle du jeu face au grand public.
Si la psychologie de Senua fait partie intégrante du jeu, Ninja Theory a aussi voulu jouer avec les émotions des joueurs grâce à la notion de mort. En effet, chaque mort en jeu fera grandir une marque de corruption sur le corps de Senua et si celle-ci arrive au cerveau, c’est le Game-Over et il faut donc recommencer le jeu depuis le début. Rassurez-vous, ce système est surtout là pour faire un peu au joueur puisqu’il faut mourir un sacré paquet de fois pour y être confronté. Il faut aussi savoir la marque ne grandit pas, si vous butez plusieurs fois de suite sur le même affrontement.
Les énigmes d’Hellblade prennent quasiment toutes parties de l’environnement et la manière de les résoudre varient tout au long du jeu et il n’est en plus, pas toujours simple de trouver les indices permettant des les résoudre. Le jeu est construit de manière un peu trop mécanique où se succèdent énigmes et phase de combat entre coupé de quelques scènes du narrateur de jeu ou de cinématique mettant en scène Senua ou ses adversaires. Le système de combat du jeu s’inspire de beat’m’all où Senua combat à l’épée et possède en coup léger, un coup fort (en pouvant faire des combos en utilisant ses deux coups), une parade qui peut servir de contre quand lancer au bon moment et le focus qui est une capacité qui permet à Senua de régénérer sa vie, mais surtout de pouvoir ralentir le temps pour asséner de violents coups à ses adversaires.
Le bestiaire est assez limité, même si la fin du jeu vous donnera quelques sueurs froides tant le nombre d’ennemi qui appairait fait peur. Il y a aussi quelques boss qui viendront ajouter un peu de variété. Sachez que vous pouvez changer la difficulté des combats, si vous les trouvez trop difficiles.
Là où j’ai été absolument séduit par le jeu, c’est dans sa direction artistique. Le jeu tourne sur l’Unreal Engine 4, et à ce niveau-là, Ninja Theory a fait un travail colossal. En contrepartie, il y a quelque défaut qui viennent du fait que l’on a un jeu linéaire. Il n’y a pas d’exploration en jeu et si on a parfois envie d’aller faire un tour vers un passage qui semble jolie, on est vite arrêté par les murs invisibles ou l’impossibilité d’escalader ou même de sauter.
Néanmoins, Hellblade Senua’s Sacrifice est une véritable claque pour moi, un type de jeu que l’on voit peu qui apporte autre chose qu’une bonne histoire ou un bon gameplay. Loin d’être un jeu sans défut, c’est un type de jeu que j’aimerais voir plus souvent et en ce sens, j’ai vraiment adoré ce jeu. C’est donc clairement un titre que je peux vous recommander à 100%, même si je sais que ce genre de jeu ne plaira pas à tous le monde.