Les dessous derrière le départ de Jason Schreier de Kotaku
Il y a quelques jours, le petit monde du journalisme du jeu vidéo apprenait le départ de Jason Schreier du Kotaku, un site que je n’ai normalement pas besoin de vous présenter. Si cette histoire à fait grand bruit, c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord Jason Schreier est un peu la « rockstar » du journalisme jeu vidéo outre atlantique. Il faut dire que ce départ intervient alors que les différents sites dont Kotaku appartenant au groupe G/O Media sont en guerres froides.
Schreier justifie « son départ » justement par une « divergence d’opinion » avec le groupe G/O Media. Il ajoute d’ailleurs que le rachat et la politique de ce dernier n’ont fait qu’accentuer la déchéance d’un site qu’il avait rejoint en 2012. Le départ de Schreier suit d’ailleurs une très longue liste dont le remplissage s’est largement accélérée au sein des sites rachetés par G/O Media. Ca a commencé avec le départ d’un journaliste du Deadspin (puis de toute la rédaction) qui était un blog sportif connu pour avoir un ton plutôt « acide » après que G/O Media leur ait signifié de ne s’en tenir qu’au sports (comprenez par là, qu’il était demandé de faire de la rédaction en oubliant le journalisme). Pour résumer en quelques mots, G/O Media a racheté un groupe de site et a décidé d’imposer une nouvelle direction. Ce qui a entraîné un conflit et d’innombrables départs dont celui de Jason Schreier.
Pour autant, le départ de Schreier a fait l’effet d’une petite bombe. Faisons le portrait de cet homme qui aime quand même un peu la polémique.
Jason Schreier a commencé le journalisme en en tant que freelance entre 2010 et 2012 pour des sites comme WIRED, Eurogamer, Joystiq ou encore GamesRadar. C’est en 2012 qu’il rejoint Kotaku, c’est à ce moment qu’il prend un goût prononcé pour des articles, reportage sur des sujets qui touchent au fonctionnement internes des studios de jeu vidéo et c’est aussi cela qui fera sa renommée. Il a su se créer un réseau qui lui permet d’avoir accès à des informations, qu’il utilise pour souvent lâcher des bombes. L’annulation de Prey 2 chez Bethesda en 2013, les soucis autour du développement de la série Destiny chez Bungie en 2016, les conditions dans lesquelles est intervenue l’annulation du jeu Star Wars chez Visceral Games avant que ce dernier ne ferme en 2017. Plus récemment, c’est le crunch chez Rockstar autour du développement de Red Dead Redemption 2 ou le développement calamiteux de Anthem chez Bioware.
Pour autant, le personnage Jason Schreier est aussi adulé qu’il est décrié. La raison principale à cela est la posture qu’il adopte dans ses textes qu’il oriente dans un style politisé. Son travail d’investigation et ses sources ne sont pas à mettre en cause, c’est le travail qui en découle derrière qui est orienté et ça, c’est dangereux. Néanmoins, je vous laisse seul juge d’apprécier le travail, le personnage ou les deux. Quoi qu’il en soit, Jason Schreier à déjà rebondi puisqu’il a annoncé avoir rejoint Bloomberg pour continuer ce qu’il a toujours fait et ça, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas.