L’E3, le salon du jeu vidéo qui se tient tous les ans à Los Angeles fait rêver. Et pour cause, c’est souvent là qu’on été révélés ces consoles que nous aimons, une grande partie de nos jeux préférés et certains des moments cultes de l’histoire du jeu vidéo. Ces dernières années, il semble que l’E3 ait perdu un peu de sa superbe. En effet, autrefois privilégié pour la communication des éditeurs, l’importance de ce salon a diminué à l’heure de l’internet, des influenceurs… L’E3 2017 aura marqué un tournant pour plusieurs raisons, à tel point que je me demande si ce salon est toujours indispensable.
Un coup d’œil sur les chiffres
L’E3 a la réputation d’être le plus grand salon de jeu vidéo au monde. Techniquement, cela n’est pas vrai. En effet, en terme de surface et d’affluence, la Gamescom surpasse largement l’E3. La différence tient surtout du fait que le l’E3 était un salon réservé aux professionnels et que la Gamescom est un salon ouvert au public. Pour vous donner un ordre d’idée, pour l’année 2016, la Gamescom, c’est environ 350 000 visiteurs pour une surface d’exposition de 193 000 m² quand l’E3 accueillait 50 000 visiteurs sur 67 000 m². Inutile d’essayer de voir qui a la plus grosse, car ce n’est pas important.
Et la communication des éditeurs dans tout ça ?
L’E3 est un salon qui n’entre plus forcement dans la communication des éditeurs. La principale cause tient du fait que les éditeurs veulent contrôler au mieux leur communication. En 1995, lors de la première édition de l’E3, internet n’était pas aussi développé et important qu’aujourd’hui. L’E3 et les autres salons de jeu vidéo comme le Tokyo Game Show, la Gamescom ou encore du Micromania Game Show pour la France ont pu s’imposer comme d’immenses façades pour la communication des éditeurs.
Internet s’est développé, ce qui a eu pour conséquence de faire croître le nombre de site de jeu vidéo et je suis bien placé pour le savoir tout comme les influencers (youtubers, blogueurs, stars des réseaux sociaux…). Le livestreaming a pris aussi une importance immense. Regardez Nintendo qui communique par Nintendo Direct, il y a aussi toutes les cérémonies de type Video Game Awards, je pense aussi à Sony avec la Playstation Experience.
Aujourd’hui, les éditeurs ont la possibilité de communiquer un peu partout dans le courant de l’année de la manière dont ils le souhaitent. Il n’y a plus besoin de forcement dépenser un énorme budget à l’E3 pour affirmer sa présence devant les autres et créer le buzz.
L’E3 2017 est-il un grand cru ?
Cette année, l’E3 était partiellement ouvert au public avec 15 000 billets qui ont été mis en ventes et qui sont tous partis très très vite. Cela s’est ressenti avec la fréquentation du salon qui repart à la hausse cette année avec environ 68 000 visiteurs. Pour autant, c’est l’organisation générale qui laissait à désirer. Entre des files d’attentes où il faut patienter 4h pour une démo de 5 minutes ou les rendez-vous professionnels non-assurés et la sécurité mit à mal plusieurs fois, il était notamment possible de rentrer sur le salon sans badge et sans fouille. L’E3 n’était clairement pas prêt à accueillir autant de monde cette année.
Lorsque l’on regarde les annonces qui y ont été faites du 11 au 16 juin (l’E3 ne s’arrête pas à la fin des conférences contrairement à ce que l’on pourrait penser), il apparaît d’une part que la majorité de ce qui a été montré était du gameplay et c’est un vrai progrès. Bon, j’ai quand même un petit doute sur ce que l’on a vu d’Anthem et de Metro Exodus mais d’une manière générale, les conférences ont montré beaucoup de jeu et souvent du gameplay et quand ce n’était pas le cas, d’autres vidéos présentant du gameplay ont été posté durant l’E3.
En tant que joueur, c’est génial d’avoir une représentation claire sur les jeux qui sortiront dans les 2 prochaines années, cela évite l’effet WatchDogs ou Killzone 2 pour ceux qui s’en souviennent. Et pourtant, hormis Anthem il n’y a aucun jeu qui m’a fait tomber à la renverse. Finalement, même si je ne suis pas très fan des trailers bullshit, je me rends compte qu’ils participaient clairement à la magie des jeux de l‘E3 (ou je suis peut-être complètement blasé du jeu vidéo, va savoir).
Il y a quand même eu quelques moments forts notamment chez Ubisoft avec la présentation de Mario + Lapins Crétins Kingdom Battle par Shigeru Miyamoto et Yves Guillemot, je pense aussi à la séquence émotion avec un Michel Ancel très ému pour l’introduction de Beyond Good and Evil 2. Ne parlons du fail de Devolver avec un début de conférence qui partait bien, mais qui est ensuite allée dans un troll de très mauvais gout.
Microsoft a aussi indirectement jeté un grand froid cette année en teasant l’annonce d’une révolution pour sa Xbox One X qui n’est pas franchement ce que les joueurs attendaient. Vraiment, cette édition 2017 de l’E3 ne restera pas dans les annales (Remarque NSFW: enfin quoi que, ça dépend duquel on parle). Malgré tout, j’ai pris un immense plaisir à suivre cette édition qui faisait malgré tout, la part belle aux jeux vidéos et c’est probablement tout ce qu’on lui demande.
Histoire de finir sur une happy note, mon jeu de l’E3, c’est clairement Dragon Ball FighterZ.